2023/01/14: ‘La résidence grand-ducale du CEO de Liege airport .’

Laurent Jossart, le directeur général de Liege Airport, est imposé au Grand-Duché pour un tiers environ de ses revenus. Tout bénéfice pour lui…  et pour son employeur.

Directeur général de Liege Airport depuis le 1 er décembre 2021 – après avoir exercé de hautes fonctions chez LuxairGroup puis G4S, toutes deux au Luxembourg –, Laurent Jossart est aujourd’hui encore résident du Grand-Duché. Un éloignement qui l’oblige à de réguliers allers-retours mais qui lui est aussi fiscalement favorable, et permet à son employeur liégeois de substantielles économies en matière de cotisations patronales.
Résident au Luxembourg depuis 2006, y télétravaillant depuis le printemps 2022 à raison de 30 % de son temps environ (le reste de son temps de travail est presté à l’aéroport), Laurent Jossart est en toute logique imposé sur 30 % environ de ses revenus au Grand-Duché. Où le taux marginal d’imposition est nettement moindre : à titre d’exemple, le taux le plus élevé en Belgique (50 %) est applicable à tout revenu imposable dépassant les 41.350 euros alors que de l’autre côté de la frontière, le taux maximal (42 %) s’applique aux revenus dépassant 200.000 euros. « La pression fiscale sur les rémunérations est beaucoup plus faible au Luxembourg qu’en Belgique », confirme l’avocat fiscaliste Denis-Emmanuel Philippe (Bloom Tax). « Et si ça correspond à la réalité, il n’y a légalement rien à redire. » Les cotisations patronales sont, elles aussi, sensiblement moins élevées au Luxembourg, ce qui bénéficie à l’aéroport.

Raisons familiales

Le fait que le dirigeant d’une société publique wallonne vive un tiers de son temps à l’étranger, dans un paradis fiscal européen qui plus est, peut surprendre. Et apparaître comme une façon détournée de contourner le décret gouvernance et sa limitation des rémunérations à 285.000 euros.
« C’est vrai que ça peut poser question, ça a d’ailleurs provoqué pas mal de débats en interne », consent Laurent Jossart. Puis il explique : « Il était initialement prévu lors de mon embauche que je revienne pleinement habiter en Wallonie mais pour des raisons familiales – une garde alternée –, ça n’a finalement pas pu se faire et je télétravaille un tiers de mon temps environ. Ce partage de l’impôt s’est donc imposé. »
Cette scission fiscale répond donc aux exigences des législations belge et luxembourgeoise. L’avenant « télétravail » au contrat d’embauche a été validé à l’unanimité par le comité de rémunération puis par le conseil d’administration de l’aéroport, de même que par le Service public Wallonie. Il n’est pas encore effectif – un des actionnaires de l’aéroport doit encore le valider – mais quand il le sera, ce sera à titre rétroactif.
Journaliste JO.MA. 
Lire aussi article:
Journal Le Soir, édition numérique, édition BRUXELLES du 14_01_2023

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